Profile: Ain-Taya

Personal background
Diplômés universitaires, femmes et hommes mariés sont pris par la folle idée d’entrer clandestinement dans l’eldorado du vieux continent en tentant, à bord d’une pirogue de fortune, une traversée méditerranéenne ou atlantique des plus périlleuses. De ceux qui n’ont aucune perspective d’avenir dans une Algérie aux lendemains incertains, à ceux qui laissent tout contre une hypothétique place en Europe, les flux deviennent inquiétants. Autopsie d’un phénomène.
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On le reconnaît officiellement : les harraga ne sont pas pour une bonne part des émigrants pour raison économique. Ils sont même commerçants ou fonctionnaires.

Cependant, la plupart de ces personnes se trouvent être des individus sans métiers précis. Certains vivent même assez bien du « tbezniss » en tout genre. Ils ont véhicule et parfois un compte bancaire assez bien garni. D’où l’interrogation sur leur « folie » du large. En fait, qu’ils soient désargentés ou pas, les harraga sont tous sujets à une irrépressible envie de prendre de la distance par rapport au pays. « C’est vrai que je ne meurs pas de faim, bien sûr grâce au tbezniss parfois à la limite de la légalité. Il reste que cela tient à une conjoncture favorable mais de quoi sera fait demain ? Je ne pourrais me réaliser qu’ailleurs. Ici, l’espoir est banni avec des obstacles sans fin. Vois par exemple nos routes hérissées de dos d’âne et qui nous font détenir le record mondial en la matière. L’Algérien est-il bon qu’à la manière forte ? », nous explique avec une rare clairvoyance un candidat pour el hedda. Alors harga contre hogra ? Peut-être. La rage de partir est telle qu’un commerçant repêché in extremis d’un naufrage avec huit autres « fugueurs » s’est révélé être un opéré du cœur encore sous contrôle médical. Pour tenir, il a dû avaler ses cachets avec de l’eau de mer. Un autre jeune, refoulé une première fois d’Espagne, bien que lors d’une seconde tentative il avait vu sombrer un à un sept de ses compagnons d’infortune, nous avouait sa détermination à récidiver. Pis, certains sont même encouragés par leur famille à partir. Les 10 000 à 15 000 DA payés aux passeurs et les 1000 à 3000 euros qu’ils emportent avec eux sont généralement le fruit d’une collecte familiale, une sorte de « sondouk tadhamoun » auquel même la mère et la sœur versent leur écot sous forme d’une partie de leurs bijoux. Et puis, pour appâter les plus crédules, il y a toutes sortes d’histoires colportées sur l’eldorado ibérique à l’instar de celle d’un « babor el Canada » qui embarquerait les harraga algériens à partir d’Espagne. Comme la petite histoire, elle aussi, se répète !
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